samedi 28 octobre 2017

Scars

En juin 2014, Scars sortait son premier album solo, Plus Aucun Doute, après plus de dix ans d’expériences musicales diverses, qui ont vu, notamment, passer L’F.I.J. et les mixtapes Jamaican Art. Toujours aussi déterminé, Scars présente un second opus aux vibrations reggae, dancehall, hip-hop, intitulé Je Suis Comme Ça, encore plus personnel et affirmé.

Peux-tu te présenter et revenir sur ton parcours ?
Je suis Scars, artiste reggae-dancehall normand, originaire du Havre et vivant à Rouen depuis une dizaine d’années. J’ai sorti mon premier album, Plus Aucun Doute, en juin 2014, puis Je Suis Comme Ça fin mars dernier. Très actif dans le milieu sound system avec Selecta Antwan du Terminal Sound, nous avons fait environ 300 dates depuis 2012. Depuis peu, je tourne également avec mon backing band, Medical Team (Kubix, Vales, Jason, Micka, Moïra, Dominique).

Ton dernier projet s’intitule Je Suis Comme Ça, disponible depuis le 15 mars en digital, suivi, le 31 mars, du format CD. Que s’est-il passé après la sortie de Plus Aucun Doute, en 2014 ?
J’ai promotionné cet album et l’ai défendu sur scène à travers la France, la Belgique, le Vietnam, le Cambodge… J’ai d’ailleurs eu le privilège d’être élu « Révélation Reggae de l’Année » aux Victoires du Reggae 2015, organisées par Reggae.fr. Quel bonheur que mon premier album soit si bien accueilli !

Quel bilan tires-tu de ce premier album solo ?
J’en suis très satisfait, même si j’ai vite eu un goût d’inachevé… Je n’ai pas toujours pu bosser directement avec les personnes que je souhaitais, et j’ai du prendre quelques riddims déjà sortis, en demandant les droits aux compositeurs. En revanche, j’ai adoré le processus créatif autour des rythmiques qu’on a pu créer sur mesure pour certains titres. C’était aussi ma première expérience dans un studio professionnel, mon premier projet produit, la première fois que j’invitais des artistes comme Daddy Mory, Médine, Dragon Davy… et aussi mes potes de toujours, Naâman et Def !

Que t’a-t-il apporté en termes d’expériences ?
J’ai pu apprendre rapidement le travail en studio, l’intérêt de maquetter et de modifier les riddims en fonction des textes pour faire évoluer chaque morceau, la conception des featuring en studio, la rigueur de l’écriture quand on sait que les textes vont figurer sur un album… J’ai aussi appris ce qu’était la promotion, représenter un album, défendre un projet en live, avec tous les codes à respecter, etc.

Quand as-tu commencé à travailler sur Je Suis Comme Ça ?
Dès le lendemain de la sortie de Plus Aucun Doute ! J’avais de grandes ambitions en termes de création pour cet album, donc je m y suis mis au plus vite.

Deux singles et clips ont accompagné sa sortie, « Ensemble » et « Merci », deux thèmes chers au reggae ! Dans quel état d’esprit étais-tu lors de l’écriture de ces titres ?
Pour « Merci », l’idée était de faire un morceau pour remercier les gens qui m’avaient élu « Révélation de l’Année 2015 » aux Victoires du Reggae. Cette récompense a été une telle surprise, que j’ai écrit ce texte un peu dans l’urgence et le plus sincèrement possible. Pour « Ensemble », j’ai été très marqué, comme beaucoup, par les attentats de novembre 2015… Suite au climat anxiogène et aux tensions intercommunautaires, j’ai eu envie de délivrer un message d’unité et de tolérance. Force est de constater que vivre ensemble, s’ouvrir et apprendre des autres ne semble pas évident pour tout le monde… Tant qu’il y aura du racisme, de la xénophobie, de l’obscurantisme, je continuerai à écrire des morceaux sur le thème primordial du « vivre ensemble ».

Qu’avais-tu envie d’exprimer sur cet album ? Quels sont les thèmes principaux que l’on y retrouve ?
Je me suis rendu compte, à la sortie du premier album, que je ne m'étais pas vraiment livré, ni présenté. J'ai eu envie de corriger le tir en faisait un second album plus personnel. Il y a, évidemment, le morceau éponyme, qui est une description de qui je suis, mes choix, mes qualités et mes défauts, avec, en conclusion, le constat qu’on évolue mais qu’on ne change pas vraiment… Je parle aussi des voyages et du fait d’apprendre à se connaître soi-même en sortant de sa routine quotidienne, des relations entre les hommes et les femmes, d’anecdotes du cabinet médical où je travaille, de ma ville du Havre, du fait de ne jamais désespérer, des femmes indépendantes, de mes habitudes du week-end… et l’album s’achève sur un morceau très introspectif.

Par qui ont été réalisées les instrumentales ?
Sur cet album, j’ai travaillé avec ManuDigital, Tom Fire, Cisko, D&H, Dreadsquad, Moker, Kubix et TG.

Où ont été enregistré les voix ?
J’ai enregistré l’album chez Dig Studio à Paris, tout comme le premier.

On retrouve plusieurs invités sur cet album : Taïro, Neg’Marrons, Krys, Kenyon, Dasha… Comment se sont passées ces collaborations ? Avais-tu déjà travaillé avec ces artistes ?
On se connaît maintenant très bien avec Taïro et Kenyon, grâce aux tournées qu’on a partagées. J’avais déjà joué plusieurs fois avec les Neg'Marrons et Krys, mais on ne se connaissait pas vraiment… C’est un grand honneur qu’ils aient été curieux, puis motivés de faire ces morceaux avec moi. J’ai découvert Dasha à la radio et sur les chaînes musicales lors de mon voyage en Martinique l’année dernière. J’ai immédiatement flashé sur sa voix et je lui ai proposé le morceau.

Comment se sont passées ces dates en première partie de Taïro ?
Une superbe tournée, couronnée par un Olympia avec Taïro, un vrai rêve de gosse ! Une belle saison de concerts, puisque j’avais participé, quelques mois plus tôt, à l’Olympia de Naâman. Il y a aussi eu ma Release Party à Rouen, au 106, la salle où tout a vraiment commencé, en 2012, avec la première partie de Stephen Marley… Le live est quasiment la finalité de la musique selon moi, le moment où tu la partages avec le public de la meilleure façon qui soit ! Beaucoup de dates à venir cet été, avec la tournée des bars des plages du Sud-Ouest, des dates avec Naâman au Lavandou et au No Logo, des festivals, Summer Vibrations, Zion Garden, Festival des 1000 Lumières…

Quels sont tes projets et souhaits pour les prochains mois ?
J’espère continuer à donner beaucoup de concerts, aller à la rencontre du public, faire de nouveaux morceaux et continuer à voyager. J’ai conscience de la chance que j’ai et je vis chaque instant à fond, car on ne sait jamais quand tout ça s’arrêtera… Je ne veux avoir aucun regret !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

mercredi 25 octobre 2017

Soom T

Il y a sept ans, Soom T sortait son premier album, Ode 2 A Carrot, montrant efficacement tous ses talents et son intérêt pour les ganja tunes. En voici une version revisitée, nouvellement orthographiée Ode To A Karrot, offrant des compositions originales des pistes initiales, augmentées de quelques exclusivités. Que diriez-vous d’une bonne bouffée de THC en compagnie de Soom T ?

Ton nouvel album, Ode To A Karrot, est sorti le 19 mai dernier. C’est une version revisitée de ton premier album, Ode 2 A Carrot, sorti en 2010. Comment est née cette idée ?
J’avais tous les a cappellas et des amis ont décidé de les remixer. Les remixes étaient tellement géniaux que nous avons décidé de faire un album. Alors j’ai commencé à travailler sur de nouvelles pistes qui exploreraient aussi les effets néfastes de l’abus de cannabis, afin de créer un tout nouvel album avec des compositions entièrement originales. C’est en 2013 que les premiers remixes sont arrivés, de Helgeland 8 Bit Squad. Il aura fallu quatre ans en tout pour finir le projet.

Que souhaitais-tu obtenir avec cette nouvelle version ?
Je pense qu’il est important d’être plus responsable dans le message et montrer que ce n’est pas simplement une célébration de la marijuana, mais avoir aussi un regard responsable sur tous ses aspects, y compris le côté obscur de l’abus de cannabis.  L’idée principale reste que cette plante ne devrait pas être illégale. L’ensemble du concept me permet de remettre sur la table le débat sur la légalisation, ce qui est utile car on se rend compte de ses propriétés thérapeutiques sur de nombreuses personnes. Je n’ai jamais été complètement satisfaite par l’album original sorti en 2010 car beaucoup de chansons comme « Boom Shiva », « Ganja Ganja » ou « Puff The Police », par exemple, ne sont pas des compositions originales. Ce nouveau LP a permis que la totalité des compositions soient entièrement originales.

Que penses-tu de ton premier album, avec sept ans de recul ?
Je le creuse toujours et ce sera toujours une étape importante dans ce projet ganja. Les pistes les plus faibles ont été abandonnées et remplacées par de nouvelles, ce qui rend l’album plus audacieux. La qualité de la production est aussi d’un niveau supérieur.

Toutes les chansons de ce nouvel Ode To A Karrot parlent de la weed ! Pourquoi consacrer un album entier à ce thème ?
C’est le but. Tout cet album est une célébration à une plante que Dieu nous a donnée, qui peut guérir le cancer, un médicament naturel pour de nombreuses pathologies, de la dépression à l’arthrite, avec un effet analgésique naturel, et un traitement pour de nombreuses maladies mentales aussi. Le chanvre est également connu pour nettoyer et rajeunir le sol dans lequel il pousse, l’entretenir pour une croissance future, et servir également à la fabrication de vêtements, papier et bien d’autres objets utiles.  Il y a d’innombrables avantages à l’utilisation de cette plante. La Bible nous dit d’utiliser toutes les plantes à graines. L’utilisation du cannabis devrait être favorisée et défendue, comme la possibilité de choisir des médicaments naturels et non être obligé de prendre des médicaments pharmaceutiques nocifs ayant des effets secondaires.

Avec qui as-tu travaillé sur ce nouvel opus ?
Matthias Oestrem et Didrik Maroe de Helgeland 8 Bit Squad ont produit dix morceaux de l’album. Jstar, mon DJ et sélecteur de longue date, a remixé « Junglo Peace ». Le producteur de Glasgow Konchis a remixé « Weed Is Sweeter ». ManuDigital et Alex Dupuis ont créé « Thank The Dealer » et « Easy Weed », ils ont aussi remixé « Saved By A Ganja Leaf ». Xavier Waks a mixé l’ensemble de l’album au 31DB Studios à Paris et il a été masterisé par Simon Capony. Ils ont tous fait un excellent travail et ce disque témoigne des efforts collectifs de ces professionnels de talent. Sans eux, je n’aurais pas pu le faire !

Ode To A Karrot est disponible en digital, CD et double vinyle. Penses-tu qu’il soit important de continuer à sortir la musique sur support physique ?
Oui. Rien ne vaut le fait de tenir la pochette entre les mains et d’écouter un album sur un lecteur CD ou une platine vinyle. Malgré les évolutions de l’industrie musicale, je crois que les gens doivent pouvoir acquérir physiquement la musique. Ce n’est pas quelque chose que le téléchargement peut remplacer. Le succès des vinyles et CDs avec leurs pochettes prouve ce besoin d’avoir une représentation visuelle et artistique de ce que nous sommes en train d’écouter. Il est aussi important pour beaucoup d’avoir accès aux paroles et aux autres informations de l’album.

Tu seras en tournée cet été. Comment est le nouveau show live ?
Génial ! J’apprécie vraiment de voir comment il se développe. Le groupe est excellent, ce sont de très bons musiciens. Nous avons Thomas à la batterie, Molood aux claviers, Gregory à la guitare et Thierry à la basse, ainsi que Xavier Waks aux machines. Je suis très excitée par l’aventure avec le groupe. « Ganja Ganja » sonne maintenant comme une chanson rock ! Je serai partout en Europe avec les DJs Jstar, DUB 4 et Kunta Zion High Foundation, et aussi sur de nombreux festivals avec le groupe, dont le Couleur Café Festival et le No Logo.

Quels sont les albums que tu écoutes en boucle en ce moment ?
Le nouvel album de Stand High Patrol, The shift. Tous leurs albums sont des tueries ! Solo Banton Higher Levels, Michael Kiwanuka Home Again, Reggae Loves Soul avec Marina P… Ceux-là tournent non-stop chez moi en ce moment !

Quels sont tes prochains projets musicaux ?
J’ai un album intitulé Born Again produit par un ami de longue date, Farshad Emam, qui sortira en novembre prochain. Je travaille aussi sur un album reggae live avec Alex Dupuis et ManuDigital de Flash Hit Records. J’ai également un album de chants chrétiens en préparation. Il devrait être prêt en 2018, au profit de l’organisme de bienfaisance Future Foundations que je soutiens.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

dimanche 22 octobre 2017

Lion D

L’italien Lion D vient de sortir, le 2 mai, un nouvel album intitulé Mandala, sur le label Sugar Cane Records. Inaugurant son nouveau pseudonyme, David Lion, il reflète toute la maturité acquise au long de quatre albums et plus de dix années de reggae au compteur. Le lion n’a pas fini d’arpenter les bonnes vibes.

Comment as-tu découvert le reggae ?
J’avais environ 16-17 ans quand j’ai découvert le reggae et tout a commencé après avoir vu une vidéo d’un concert de Bob Marley & The Wailers ! Je n’avais encore jamais vu ou entendu quelque chose comme ça avant, j’en suis tout de suite tombé amoureux !

Quelles sont tes principales influences musicales ?
J’ai eu beaucoup d’influences au fil des années et toutes ont joué un rôle important dans ma carrière. Elles m’ont construit et aidé à grandir pour devenir l’artiste que je suis aujourd’hui. La liste est longue et va des plus célèbres artistes reggae au ska, rocksteady, rub-a-dub, digital reggae, mais aussi new roots et un peu dancehall. Ces influences sont variées, je les ai intégrées et mélangées pour créer mon propre style, c’est pourquoi mon objectif principal est d’essayer d’être moi-même. Je ne veux pas sonner comme un autre artiste, je veux être vrai et authentique, unique.

Quelle est la première chanson que tu as enregistrée ? Ton premier concert ?
La première chanson que j’ai enregistrée a été « Keep The Fire Burnin’ » au Kaya Sound Studio à Rimini, sortie en 2006. Et le premier show, ça devait être un peu avant… A l’époque, je n’avais pas vraiment de groupe avec lequel je jouais, mais je faisais partie d’un sound system avec des amis et je prenais le micro pour ambiancer leurs événements dancehall.

On te connaît depuis longtemps en tant que Lion D. Quand as-tu décidé de changer de nom pour David Lion ? Et pourquoi ?
La vie est un voyage et la musique aussi. Dans la vie, tu apprends, tu grandis, tu te poses des questions, tu changes… J’ai récemment sorti un nouvel album, Mandala, sur un nouveau label, Sugar Cane Records. Je savais que cet album serait différent des précédents, donc j’ai senti que c’était le moment de changer, et ce nouveau nom reflète tous les changements et étapes que j’ai connus en tant qu’artiste et en tant qu’homme.

Tu as déjà sorti quatre albums depuis 2009 sous le nom Lion D (The Burning MelodyReap What You SowBring Back The VibesHeartical Soul). Belle discographie !
Pour être honnête, je ne la vois pas vraiment comme une discographie, je préfère la voir comme une image prise sous différentes perspectives… Pour moi, c’est plutôt un retour dans le passé, à travers l’espace et le temps, un voyage étape par étape, année après année, chanson après chanson, album après album, qui m’a amené là où je suis aujourd’hui… Et je suis sûr que le voyage a encore beaucoup à offrir !

Quel genre de musique voulais-tu pour ce nouvel album, Mandala ?
Mon but était de réaliser un album qui corresponde le mieux à ce moment particulier de ma carrière. Un reggae qui n’a pas perdu son authenticité, mais en même temps capable d’aller au-delà des limites du genre, un album avec des influences soul, pop et world… Vu que j’ai le privilège de collaborer avec des musiciens, auteurs et chanteurs passionnants, ce projet est aussi le résultat d’un super travail d’équipe.

Quand as-tu commencé à écrire les chansons de cet album ? Qu’est-ce qui t’a inspiré ?
J’ai commencé à travailler sur Mandala il y a environ un an. Ce qui m’a inspiré le plus pour écrire les chansons de cet album ? Entre autres, la vie, le monde dans lequel nous vivons, notre époque, ma situation actuelle, mes rêves et aspirations, mon habileté à lire entre les lignes…

Pourquoi avoir choisi le titre Mandala ? Que souhaitais-tu exprimer sur cet album ?
Un mandala est statique et dynamique en même temps. C’est un cercle qui capture l’image entière, le processus complet. Je pense avoir beaucoup changé, comme personne et comme artiste, et cela se reflète dans ma musique, dans l’écriture de mes chansons et mes différentes manières de chanter aussi… Je voulais représenter ce moment de changement, et comme je le mentionne dans le morceau final, m’ouvrir moi-même, me dévoiler comme un mandala et montrer mes vraies couleurs… Je souhaitais aussi aller au-delà des vieux stéréotypes du reggae, donc j’ai eu une approche totalement différente avec ce projet, comparé aux précédents. Je suis davantage moi-même sur cet album, plus humain et sincère, beaucoup plus mature… Ecoutez-le !

On retrouve la combinaison avec Anthony B « Peaceful Warrior » et aussi « Lost In The Desert » avec Jah Sun et Raphael. Comment as-tu choisi ces chanteurs pour ces featurings ?
A propos de « Lost In The Desert », je voulais une chanson capable d’incarner l’esprit de cette nouvelle équipe, Sugar Cane Records, donc j’ai choisi de travailler avec Jah Sun et Raphael, deux artistes du label. Pour « Peaceful Warrior », je cherchais vraiment un guerrier, j’ai logiquement opté pour l’original fireman Anthony B.

Qui a fait le visuel de la pochette ?
La pochette de l’album a été réalisée par l’illustrateur et designer graphique Alessandro Benassi.

As-tu des concerts prévus ? Avec quels musiciens joues-tu sur scène ?
Oui, l’été est la meilleure période pour les concerts et festivals. Malheureusement, je ne viens pas en France cet été, mais j’ai des concerts en Italie et en Europe ! Je tourne principalement avec mon groupe, The Sound Rebels, même si je suis parfois accompagné d’autres backing bands ou DJ.

Quels sont tes projets pour les prochains mois ?
Tourner autant que possible pour promotionner le nouvel album, Mandala. A côté de ça, il y a quelques nouveaux projets sur lesquels je travaille en studio, mais je ne peux rien dire pour l’instant… C’est trop tôt et je préfère garder le suspense !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

mercredi 18 octobre 2017

Mark Wonder

Le 16 juin dernier est sorti le nouvel opus du jamaïcain Mark Wonder, Dragon Slayer, en CD et digital. Neuvième album à son actif, ce dernier, chez Irie Ites Records, est des plus aboutis. Composé avec les incontournables Roots Radics, ainsi qu’avec Mafia & Fluxy, son timbre de voix unique trouve sa place dans l’alliance parfaite des mélodies roots dont ils ont le secret et de ses messages conscients et sensés.
Mark Andrew Thompson est né à Kingston en Jamaïque. Ayant toujours baigné dans la musique, il commence sa carrière en 1985 et se renomme Mark Wonder, en hommage à son artiste favori, Stevie Wonder. C’est le roots and culture qui devient son style de prédilection, nourri par les pionniers du roots reggae, notamment Dennis Brown, Burning Spear ou encore Bob Andy, mais aussi fortement touché par les voix soul américaines de Curtis Mayfield, Sam Cooke, Marvin Gaye… Ses deux premiers albums sortent en 1998, Signs Of Time et Jeremiah. Il y aura ensuite Break The Ice (2005), Victory: The Mystery Unfolds (2007), Battle Axe EP (2009), True Story Of Mark Wonder (2010), Working Wonders (2012) et Scroll Of The Levite (2015).Deux décennies plus tard, le message reste le même. Ce qui importe pour lui est la vérité dans toutes ses dimensions, ainsi que l’amour et la paix. En défenseur de la foi rasta, ses propos militants rencontrent des mélodies puissantes, sans jamais manquer d’inspiration. Le chanteur a eu l’occasion, au fil des années, de travailler avec les plus actifs labels que nous connaissons, Addis Records, Al Ta Fa An, Oneness, Digital B, Irievibrations, Special Delivery… Tous ses albums sont disponibles sur les plateformes de téléchargement légal, posant également régulièrement sur les nouveaux riddims. C’est suite à sa prestation au Spring Fest d’Irie Ites en 2010 qu’ils commencent à enregistrer ensemble et à travailler sur un album. Toutes les pistes de Dragon Slayer ont été mis en boîte dans leur studio en France, sauf un, au Big Dread Studio à Kingston. Surnommé fréquemment le Dragon Slayer, la chanson éponyme intitule logiquement ce nouvel opus, toujours aussi déterminé et combatif. Voilà qui mérite qu’on souligne que Mark Wonder est le genre d’artiste sur lequel on peut compter, aussi bien sur la durée qu’en terme de qualité. Vivement recommandé !

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

dimanche 15 octobre 2017

Jah Sun

L’américain Jah Sun vient de sortir un nouvel album, Between The Lines, sur Sugar Cane Records. Dix ans se sont écoulés depuis The Height Of Light, le premier opus, qui lui ont permis d’affirmer son style et son talent, accumulant progressivement une poignée de hits incontournables, dont « Foundation » avec Kabaka Pyramid, « Ganjah Don » avec Alborosie ou encore « Never Give Up ».
C’est dans le hip-hop qu’il fait ses premières armes, devenant très tôt MC, et, vers l’âge de 15 ans, il commence déjà à prendre la musique très au sérieux. On l’appelle alors Majai. Lorsqu’il s’oriente un peu plus tard vers le reggae, découvrant toute sa richesse artistique ainsi que la culture Rastafari, il reprend alors son véritable prénom, Jason, avant d’opter finalement pour Jah Sun. Son premier album sort en 2006, The Height Of Light, laissant entendre les traces de son passage du hip-hop vers le reggae, notamment au niveau du chant. D’autres lui succèdent : Battle The Dragon (2012), Rise As One (2013) et New Paradigm (2015), qui lui permettent de jouer dans plus d’une vingtaine de pays dans le monde ! Le nouvel opus s’intitule Between The Lines, chez Sugar Cane Records, disponible sur les plateformes de téléchargement digital depuis le 28 avril. De l’hiver 2015 jusqu’à fin 2016, il planche sur ce nouvel album, qu’il veut le reflet de son évolution et de toutes ses inspirations musicales. Enregistré au Prairie Sun Studio à Cotati, Californie, studio vintage et analogique, le chanteur a sollicité les musiciens de Dubtonic Kru, House Of Riddim, Sugar Cane, et aussi invité le Shengen Clan, Dean Fraser et Nikki Burt, pour donner brillamment vie à ces nouvelles vibrations. « Cet album représente pour moi un tournant, musicalement et personnellement. J’ai connu beaucoup de changements et je voulais un album qui ne soit pas uniquement reggae, mais qui exprime aussi mes autres influences. Après vingt-deux ans à porter des dreadlocks, j’ai pris la décision de les couper… C’était une question importante pour moi car je me sentais vraiment connecté à ma personnalité avec elles. Mais j’ai senti au fond de moi-même que c’était le bon moment. (…) Toutes les chansons ont été écrites différemment. Ça dépend de ce qui me vient. Certaines semblent s’écrire d’elles-mêmes, en fonction de ce qu’il se passe autour. Ce sont les expériences de la vie qui font naître les chansons. J’essaie d’y mettre des vibrations positives, un peu d’espoir et de réflexion, que nous partageons ensuite en live avec le public. La tournée européenne commence avec le Summerjam Festival en Allemagne. Je serai en Europe jusqu’à la mi-août. Nous avons ensuite une tournée aux Etats-Unis et en Amérique Latine… La mission continue ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

jeudi 12 octobre 2017

Yoha and The Dragon Tribe

Du nouveau chez nous, avec le premier album de Yoha and The Dragon Tribe. Sorti en autoproduction, The Sound Of My Soul exprime avec sincérité toutes les vibrations qui hantent Yoha et sa tribu de musiciens.
Influencé principalement par le reggae et la soul, Yoha fait de la scène depuis 2007 avec son ancien groupe S.A.I. Il commence à apprendre la batterie à l’âge de 5 ans, puis le xylophone, en école de musique, jusqu’à ses 15 ans. A 9 ans, il se met au piano en autodidacte et donne des concerts avec son père et sa sœur, lors d’événements publics. Première expérience de groupe, pendant presque cinq ans, il joue au sein d’une formation jazz. C’est à l’âge de 21 ans qu’il démarre la guitare et le chant, seul dans sa chambre. Il arrête alors les études pour se lancer à corps perdu dans la musique et crée le groupe S.A.I. en 2006, qui réalisera plus de 400 concerts et 4 albums jusqu’en 2014. En solo, il enregistre en parallèle un album de reprises de Bob Marley. Nouvelle aventure, au côté de Yoha au chant, à la guitare et à la flûte, la Dragon Tribe est composée de Kalam à la batterie, Pedro aux claviers et percussions, Anissa aux chœurs, piano et mélodica, Nissay aux chœurs et à la guitare, Phil à la guitare ryhtmique, Nordine à la basse et Laurent au violoncelle. C’est parce que le dragon est un animal emblématique, légendaire et mystique, notamment en Asie, qu’ils l’ont choisi pour désigner leur tribu. Le premier album de Yoha and The Dragon Tribe, The Sound Of My Soul, est sorti le 13 mai dernier en CD, suivi de peu par sa sortie digitale sur toutes les plateformes de téléchargement. Certains titres remontent à 2008, d’autres ont été composés plus récemment, avec toujours pour inspiration ce qui vient de l’âme. L’album a été enregistré entre octobre 2014 et 2016 au studio de Cussy-La-Colonne en Bourgogne. Il porte un esprit roots avec des pointes de blues, jazz, musiques africaines… « J'ai voulu ce premier album vraiment riche en harmonie, mélodie et originalité. Le but n'est pas de reproduire un reggae qui existe déjà. Humblement, j'assume mon intention de vouloir faire quelque chose de différent. J'aime le reggae, et la musique en général, donc j’ai essayé de créer, de mon mieux, un reggae aux influences musique du monde, musique classique, parfois sud-américaine, blues, jazz, africaine… Je suis vraiment content de cet album. Nous ne sommes pas dans le pur reggae, mais, justement, c'est là que je souhaite aller : ouvrir de nouvelles portes. » Plusieurs concerts ont suivi la sortie de l’album et le groupe reprendra la route dès la rentrée, souhaitant également réaliser encore quelques vidéos clips pour apporter des images à leurs sonorités. Ceux de « Positive Direction » et « When I Play Music » circulent déjà sur le web, ouvrant grandes les portes sur l’univers humain et vibrant de Yoha et sa tribu.

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

lundi 9 octobre 2017

Génération H tome 3

Le tome 3 de Génération H, Bons à rien sauf à vivre, écrit par Alexandre Grondeau, fondateur du site Reggae.fr, vient de sortir. Toujours aussi authentique, le roman qui donne la parole à la culture du sound system et du hash est, une nouvelle fois, l’occasion de sortir un double riddim. Avec une version new roots produite par Kubix et l’autre dancehall par Dub Akom, les premiers titres sont sortis début juillet. Voilà qui va encore faire beaucoup de bruit !
« Le bilan de Génération H est aussi incroyable qu’inattendu : près de 50 000 lecteurs, les attaques du CSA, la censure de certaines librairies, des tournées partout en France depuis 2013, des salles pleines, comme au Zion Garden d’hiver où nous avons joué deux fois devant plus de 1500 personnes, des clips qui ont plusieurs millions de vues sur la Toile, et, surtout, la rencontre de milliers de lecteurs qui sont entrés dans la grande famille Génération H… Génération H tome 3 est sorti le 25 mai dernier. Il est disponible dans tous les bonnes librairies, celles qui ne nous censurent pas au motif que le livre serait trop subversif, les Fnac, Cultura, Leclerc et Amazon, ainsi que sur le site web de l’éditeur. J’ai commencé à l’écrire avant la sortie du tome 2, Têtes chercheuses d’existence, il y a un peu plus de deux ans et demi. Le titre Bons à rien sauf à vivre résume bien ce que nous étions à l’époque : des fêtards invétérés, amoureux de sound system et de bonne musique, incapables de faire autre chose que profiter de la vie… J’ai choisi Diana Rutherford comme égérie car c’est une chanteuse très talentueuse et adorable. C’est aussi l’épouse de mon frangin Sherkan, le projet reste ainsi en famille. Nous avons sorti, début juillet, les premiers titres de notre nouveau double one riddim, à commencer par Sael, Straika D, Daddy Mory… Le premier, new roots, est produit par l’incroyable guitar hero Kubix, le second, dancehall, par les géniaux Dub Akom. On y retrouve des artistes confirmés, mais également la nouvelle génération, des Français et, très certainement, quelques Jamaïcains… A la base, lors de l’écriture du premier tome, je voulais me faire plaisir en racontant les conneries qu’on avait pu faire à l’époque et rendre hommage à un ami mal en point, afin de lui rappeler nos bons moments. Il m’a fait savoir que la trilogie lui avait rappelé combien nos souvenirs valaient le coup d’être vécus. C’est le plus beau compliment qu’on m’ait fait au sujet de ces romans ! Aussi, tant que la prohibition sera la règle en France, nous entendrons parler de Génération H ! Je crois qu’il est essentiel que les citoyens de ce pays soient traités comme des adultes responsables et non comme des moutons à formater. La promotion du tome 3 se passe bien. Nous avons des lecteurs engagés qui nous relaient partout en France. Nous venons de l’underground et sommes soutenus avant tout par l’underground et les milieux alternatifs… Mon souhait est de continuer à faire rêver mes lecteurs et leur prouver que tout est possible dans ce drôle de monde ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)

vendredi 6 octobre 2017

The High Reeds

En 2012, Christophe Rigaud, chanteur et guitariste, présentait See The River, réalisé avec Yao Dié à la basse et Djo Toussaint à la batterie. Les premières notes de ce « blue reggae » original sont suivies, trois ans plus tard, par l’album Sounds Of Life, profitant alors pour baptiser les musiciens entourant le chanteur, rejoints par Franck Alibar aux claviers, The High Reeds. Les quatre équipiers ont désormais un nouvel EP en poche, Brother Jones
« Suite à la sortie de Sounds Of Life, nous avons fait une tournée passant par la Bretagne, la Loire et l'Hérault durant l'été 2015. Quelle joie de rencontrer tout ce public réceptif à notre musique ! Nous avons également choisi de raccourcir notre nom pour devenir simplement The High Reeds. Nous avons fait de belles rencontres sur scène en 2016, avec Clinton Fearon ou encore Tiken Jah Fakoly, puis, en juin, nous nous sommes produits en showcase à Paris au Oscillo Studio. Cette date a permis un reportage sur France Ô et d’entrer en contact avec notre label actuel, Dibyz Music. Nous avons également fait la rencontre de notre tourneur, Yanna Prod, fin 2016. Puis, début 2017, nous avons commencé la réalisation du nouvel EP, Brother Jones, qui a vu le jour le 2 juin dernier sur toutes les plateformes de distribution digitale, présenté par le clip éponyme qui circule sur le web. De plus, nous nous produisons dans le métro depuis octobre 2016, après avoir été sélectionnés par les organisateurs du réseau des transports lyonnais. Ainsi, nous avons aussi joué, le 21 juin dernier, devant plusieurs milliers de personnes, sur la grande scène du centre ville, pour un concert qu'on ne risque pas d’oublier ! Nous avons commencé à mettre les chansons de Brother Jones en place en répétitions, puis nous sommes passés à la pré-production début janvier. Tout le processus s'est fait à Lyon. L'enregistrement des prises a eu lieu en mars au Homely Records Studio, chez notre ingénieur du son, Laurent Poussineau, puis le mixage et le mastering ont été réalisés en avril par Pilah, activiste et pionnier bien connu de la scène dub (Kaly Live Dub, Dub Addict). Le choix du format 6 titres permet de présenter de nouvelles chansons tout en laissant entrevoir le futur album. Nous avons la sensation d'être dans une continuité depuis 2012. C'est l'alchimie de nos personnalités qui crée notre son. L'évolution se ressent au niveau des productions et de notre complicité musicale. Pour les prochains mois, nous comptons continuer à travailler sur le futur album avec notre label Dibyz Music, tout en préparant un nouveau set live qu'on ira défendre sur plusieurs dates un peu partout en France avec l'aide de notre tourneur. Comme il y a eu de très bons retours sur l’EP de la part des radios en Angleterre, en Suisse ou encore à la Réunion, et que nous commençons à jouer en Allemagne et à avoir des contacts en Guadeloupe et Martinique, il semblerait que les choses avancent… So forward ! »

Simba


(pour Reggae Vibes Magazine #55 - août/septembre 2017)